Bonsoir à tous !
Et bien, pour faire mieux connaissance avec votre chère communauté, j'ai décidé de vous montrer une facette de ma personnalité que je considère très importante : mon écriture.
Je fais en effet partie de ces personnes un peu originales qui pensent qu'il suffit de savoir comment les gens écrivent pour déceler l'essence de leur mentalité. Voici donc une petite one-shot que j'ai rédigée hier et aujourd'hui, entre 2 et 4 heures du matin. C'est donc un écrit nocturne, que j'espère profond et un peu intimiste. J'ai pris pas mal de plaisir en l'écrivant, j'espère que sa lecture vous sera tout autant plaisante. Mais cessons de tergiverser et voilà l'écrit :Colin a froid
Colin a froid et pourtant, Colin transpire. Cela fait déjà deux heures qu'il est dans son lit à remuer, tantôt couvert du froid sous ses draps, tantôt exposant sa sueur à l'air glacial. Il savait que les choses se passeraient ainsi si il se couchait tôt, mais il n'arrivait plus à rester éveillé. Enfin si, ce n'était pas la fatigue physique qui le torturait, mais ce frisson constant dans son dos. Ou plutôt, c'était elle aussi, mais pas au début ; juste après. Ce n'était qu'une conséquence des choses, en fait. Oui, si il n'avait pas découvert tout ceci, il n'aurait sûrement pas été si tourmenté et ne se serait, par conséquent, pas couché. Mais, hélas, il a commis une erreur et maintenant, il doit payer sa curiosité …
Il préfère l'époque où tout ceci n'était qu'une histoire fictive, une charmante histoire ficelée dans les images d'un dessin animé. Une pensée vagabonde qui avait un jour fait halte dans son esprit. Oh, il se souvient … Et c'était très plaisant de regarder cette histoire se dérouler devant ses yeux, ces personnages dans leurs réflexions. Oui, il aimait beaucoup tout ceci. C'était stimulant, une distraction de choix parmi toutes celles qu'il avait. D'ailleurs, il y pense : il les a encore ces distractions. Oui, il suffit d'essayer de penser à autre chose, de focaliser son attention sur un jeu, ou une chose amusante que l'on a faite aujourd'hui. Il bascule sur l'épaule droite. C'est un bon début : il dort toujours sur cette épaule d'habitude, alors il a sûrement plus de chances de trouver le sommeil dans cette position ! Soudain, il se souvient pourquoi il dormait de l'autre côté … Il est là.
C'est un monstre. Peu d'autres mots le décriraient mieux. Un monstre, haut de pratiquement trois mètres avec de grandes ailes sur le dos. Colin lui arrive à peine aux hanches et pourtant, Colin n'est pas petit. Il a le visage un peu triangulaire, aussi surprenant que cela puisse paraître. Son menton est en effet disproportionné par rapport aux autres parties du visage : son nez, assez long, est parfaitement droit, comme la carotte d'un bonhomme de neige. De par sa longueur, il est d'ailleurs un peu oblique. Quant à sa chevelure, elle est pratiquement polygonale, impeccablement droite, malgré que ses constituants soient des plus fins. Effectivement, les capillaires partent du centre du crâne pour se déverser tout autour, leur étendue faisant comme un dégradé vers le centre, ce qui donnerait l'impression d'un triangle isocèle au-dessous duquel son œil gris assorti observe, avec l'impassibilité la plus absolue, le jeune Colin dans ses tribulations.
Contrairement aux humains, sa chair n'est pas faite de notre tissu délicat, illuminé par notre beau petit sang rouge étincelant. Lui, a l'épiderme blanchâtre, voire gris par endroits. L'individu est monochrome, rien de plus effrayant. Seul un T-shirt muni d'un col en V et une sorte de jupe, tous deux noirs et amplement déchirés, tranchent avec sa pâleur, presque maladive.
Depuis que Colin ne veut plus l'écouter, il est dans cette position ; debout, sans rien dire. Et cela effraye le jeune homme. Cela lui rappelle qu'il va rester là encore longtemps. Enfin, il pense longtemps, mais il n'en sait pas grand chose en fait. Il sait seulement que c'est jusqu'à sa mort, soit, en ce qui le concerne, pour l'éternité, car il vient d'apprendre avec surprise qu'il n'existe ni enfer ni paradis, pour les Hommes dont la vie fut honorable. Il dira à ses amis chrétiens, que les Dieux ne récompensent pas les Hommes, ils leur en dérobent l'existence.
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Colin est un jeune adolescent de dix-sept ans. Un garçon charmant sans ennemis, le genre de personnes à saluer les voisins en allant à l'école et à ramener un camarade de classe sur le chemin du retour. Il est affectif, sociable, poli et bien éduqué, l'enfant chéri de sa famille. Et aussi de ses amis d'ailleurs, c'est un être de confiance et un soutien inébranlable lors de moments difficiles. Le pire possesseur d'un Deathnote qu'on puisse trouver, en somme. Et pourtant, quelques heures plus tôt, c'est dans son propre jardin qu'il a ramassé l'objet de toutes ses souffrances. Il connaissait déjà son existence par la télévision, alors il a ri, au début. Car oui, c'est surprenant et drôle de trouver une copie du célèbre carnet par terre. On se dit qu'elle pourrait être tombée du ciel en souriant, puis on la ramène chez soi, sans trop savoir qui remercier. Et après, on fait quoi ? Et bien, puisque c'est un cahier et qu'aucun Dieu de la mort n'est venu à sa rencontre, on griffonne des choses dedans. Même si on n'aime pas écrire, le but n'est pas d'y raconter une histoire fabuleuse. Non, on y écrit juste un nom, un seul. Mais, au cas où tout est vrai – et surtout parce qu'on n'a rien d'autre à faire – on prend le temps de choisir une personne dont la mort est prévue aujourd'hui. De deux choses l'une : si meurtre il y a, le renseignement médiatique sera assez évident, l’événement d'un condamné à mort trépassant avant sa date butoir pouvant attiser l'amusement des foules ; ensuite, il vaut mieux avoir la conscience tranquille dans ce genre de situations. Ce matin à onze heures, Colin écrit donc le nom d'une personne en s'aidant d'Internet. Puis, il passe toute l'après-midi excité comme une puce à se demander si il a bel et bien affecté l'heure de la mort de sa victime. Il se féliciterait presque de n'avoir, en cas de succès, volé au détenu qu'une minute de sa vie. Le soir, il rentre chez lui.
Il salue ses parents, monte dans sa chambre pour y déposer son sac. Puis, il fait ses devoirs, toujours bouillonnant d'excitation. Il a de la chance, il n'a pas grand chose à faire, aujourd'hui ! Deux petits exercices de mathématiques pour le lendemain, une broutille ! Colin n'aime pas les mathématiques, il déteste ça. Et elles le lui rendent bien, doit-il se dire. Si, en temps normal, il aurait quelque peu rechigné devant sa tâche d'écolier, il est, aujourd'hui, le plus appliqué des travailleurs. La récompense qui l'attend peut-être – car il ne se fait pas de trop gros espoirs non plus – en vaut sans doute le coup ! Vous imaginez quel pouvoir fantastique lui serait conféré ? Enfin, il dit fantastique, mais il ne faut pas non plus en faire l'éloge. Simplement, le considérer comme un cadeau fortuit lui semble trop dévalorisant, par rapport aux chances qu'un Dieu de la mort l'ait fait tombé inopinément dans le monde des humains. Quoi qu'il en soit, la dernière équation vient de céder à ses assauts hypothétiques. C'est en tout cas ce qu'il espère, ne pouvant se payer le luxe d'être certain de sa réponse. Mais, on ne lui en demande pas plus : juste une réponse argumentée, soit-elle mauvaise.
Il range donc ses cahiers dans son cartable, en prévision de la veille, et s'installe devant son ordinateur portable. C'est un vieux gadget qu'il s'est acheté lui même lorsqu'il était en quatrième. Aujourd'hui, c'est l'un de ses plus fidèles amis dont il ne se sépare jamais durant une longue période.
L'appareil suffoque à peine, lorsque le doigt de son propriétaire vient en caresser l’interrupteur. De toute évidence, l'âge commence à se ressentir, sous ses touches poussiéreuses. Colin n'en a de toute façon pas pour longtemps : il vérifie juste une information, l'affaire de trois-quatre clics. L'excitation est à son apogée. Les mains de l'adolescent en tremblent même. Toute la journée, il s'est demandé ce qu'il ferait si le cahier était effectivement un vrai Deathnote. Il s'est d'abord dit qu'il serait dommage de le mettre de côté, que ce serait une idée contre-productive. Puis, ensuite, il s'est interrogé sur quoi faire avec si il ne veut pas tuer. Car il a beau mépriser les criminels, Colin a un cœur. Et il pense que la justice ne devrait pas être appliquée par un seul Homme aux pouvoirs surnaturels. Non. Il n'en ferait pas la même utilisation que Light Yagami, dans la série. Éliminer les individus nuisibles lui semble bien mièvre si l'on ne peut pas éliminer le mal à la source.
C'est après ce constat qu'il s'est demandé d'où venaient le mal et la violence. D'où viennent toutes ces personnes instables qui ont des envies de meurtre ? A quel moment de leur vie leur cœur s'est-il noirci si profondément ? Il ne se leurre pas sur le fait que certains soient irrécupérables, mais tous ne le sont pas. Certains ont encore des raisons qui les pousseraient à vivre sans entraver leur prochain ! Il ne faudrait surtout pas tous les sacrifier, par paresse de trouver une solution pour les rendre utiles. Non. Décidément, Colin ne sera pas le même meurtrier que Light Yagami. Il n'en demeure pas moins qu'il partage avec ce dernier cette impression de gâchis humain, lorsqu'il lit les faits divers dans un journal. Il aimerait pouvoir faire quelque chose, surtout qu'il serait, en possesseur du Death Note, bien plus capable d'agir que ses congénères impuissants.
En fait, au fur et à mesure qu'il s'est rassuré à propos de son utilisation bénéfique du cahier de la mort, il a potassé d'autres idées. Avec ce cahier, on peut contrôler les agissements d'une personne avant de la faire mourir, alors pourquoi ne pas tenter d'influencer le monde de cette façon en limitant au minimum le nombre de décès ? C'est comme lorsqu'on part à la guerre, se convainc le jeune homme. On cherche à faire fléchir le camp ennemi en provoquant le moins de pertes humaines, car un criminel tué équivaut à un ensemble de compétences rendues inutilisables par l'intérêt commun. Il n'a pas eu le temps de se demander exactement comment il va procéder, mais de toute façon, il s'est refusé à analyser plus loin avant confirmation. Pour l'instant, ce n'est qu'un jeu. Un passe-temps intellectuel, qui ne sortira sûrement jamais de son esprit.
Le cœur palpitant de plus en plus intensément, Colin arrive sur un article datant de quelques heures. Ses yeux d'internaute balaient l'écran à vive allure sans s'arrêter sur le moindre détail. La lecture est trop captivante ! « Sacha Foster, ou le condamné à mort en avance. », ils n'ont pas cherché à faire dans la décence, dis donc. À peine installé sur la chaise électrique, le criminel aurait fait une crise cardiaque, qu'on attribue au stress du jugement dernier. À son bureau, Colin n'en croit pas ses yeux ! C'est … Un vrai Death Note qu'il tient entre ses mains ! Mais alors, où est le Dieu de la mort qui l'a fait tomber ? Non, il n'y a pas de coïncidence ! C'est impossible ! Pas cette personne à cet horaire ! Il doit être en train de chercher son carnet ! Ou alors, il attendait un meurtre pour retrouver son possesseur ! C'est forcément l'une de ces deux hypothèses !
Colin commence à faire des recherches sur Internet. Oba, le scénariste du manga, aurait puisé son inspiration dans la culture japonaise. Death Note n'est apparemment pas la seule série à utiliser ce genre de personnages, découvre le lycéen. Il semblerait que plein d'autres mangas recèlent de vieilles légendes similaires de shinigamis. Cependant, il n'a pas encore vu de Dieu de la mort. Donc, rien ne lui dit que cette partie de l'histoire n'est pas une invention et que seul le reste est réel. Personne ne connaît ni le vrai nom ni le visage d'Oba. Bon sang ! Est-ce qu'il se cacherait parce qu'il est au courant de l'existence du Death Note ? Si tel est le cas, cela veut même certainement dire qu'il a lui même déjà eu affaire à l'un de ces cahiers ! Colin est interrompu dans ses réflexions, lorsque la voix de sa mère l'informe que le souper est prêt.
Le repas se déroule tranquillement. Une bonne salade saisonnière avec des frites suffit à ravir tous les gourmets de la petite famille bretonne. La discussion est également plutôt banale. Lucie, la petite sœur de Colin, a encore eu de très bonnes notes à l'école. Elle est encore au collège, en troisième précisément. C'est, en revanche, une personne beaucoup plus studieuse que son frère, très peu sociable à cause de cela d'ailleurs. Le père de famille, quant à lui, a passé une journée exécrable au boulot. Il est reporteur de métier. Apparemment, il a dû interviewer une personne âgée spécialisée dans la préparation de crêpes régionales. Elle vient d'ouvrir un restaurant au centre-ville, mais, d'après ce qu'en rapporte le journaliste, elle va avoir du mal à se défaire de la concurrence, d'autant qu'elle risque d'être assez dérangée par ses soucis de langue. Elle aurait du mal à prononcer les « t » et les « d », ce qui lui hôte toute crédibilité auprès des clients. Elle est quand même sympathique, passé cette barrière physique.
Colin n'arrive pas à s'intéresser au dialogue. Il est trop tracassé par toutes les interrogations qu'il a précédemment soulevées. C'est comme si sa tête est déjà remplie de données qui ne peuvent pas sortir, et qui parasitent ainsi la place nécessaire à l'acquisition de nouvelles connaissances. La famille a beau s'en rendre compte, le jeune homme se dérobe en accusant une fatigue passagère.
Le ventre bien rempli, il remonte dans sa chambre. C'est alors qu'il découvre que les Dieux de la mort ne sont pas une légende …
Il est là. À son bureau, en train de regarder la porte d'entrée de la pièce. Lorsqu'il aperçoit Colin ouvrir la porte, il s'en approche et demande sereinement : « Êtes-vous le nouveau possesseur de ce cahier ?
- Oui, bredouille l'adolescent, complètement effaré. »
Il ne s'est pas préparé à cette rencontre. Il n'en a pas eu le temps ! Il a découvert les pouvoirs du cahier il y a moins d'une heure et maintenant, il rencontre un Dieu de la mort ? C'est trop précipité pour lui !
Malgré le désarroi du destinataire, l'arrivant reprend : « Je dois dans ce cas vous expliquer les règles de son utilisation.
- Je les connais ! coupe immédiatement l'humain.
- Bien. Le précédent possesseur de ce cahier m'a donc correctement renseigné.
- Comment ça le précédent possesseur de ce cahier ? Quelqu'un vous a demandé de me le donner ? s'offusque Colin, soupçonnant un complot dont il est la victime.
- C'est exactement cela. Il m'a demandé de faire tomber mon cahier pour que vous le ramassiez.
- Pourquoi moi ? Qu'est-ce qu'il voudrait que je fasse avec ? interroge Colin, la mine suppliante.
- Calmez-vous s'il vous plaît, jeune homme, conseille le Dieu de la mort, impassible. Vous avez été choisi pour une raison très simple : vous êtes une personne intelligente et jeune au tempérament doux. En vous choisissant, on peut être certain de ne pas tomber sur quelqu'un de méprisable qui utilisera ce cahier à ses propres fins. De plus, tout dans votre profil laisse penser que vous comptez quand même vous servir de ce nouveau pouvoir pour changer des choses que vous jugez injustes dans ce monde. N'est-ce pas exact ?
- Qui était le précédent possesseur de ce cahier ? demande Colin, esquivant la question au sujet de ses intentions.
- Je n'ai pas le droit de vous le dire. Je n'ai aucun intérêt à le faire non plus.
- Évidemment. Il m'a donc choisi en personne, si il sait que je connais la série.
- Je ne vous en dirai pas plus. Ce n'est pas mon rôle.
- Qu'avez-vous de plus à me dire, dans ce cas ? questionne le lycéen, exaspéré par le comportement de son interlocuteur.
- Vous avez le droit d'utiliser ce cahier comme vous l'entendez. Il est à vous. Cela dit, la personne qui vous l'a confié m'a chargé de vous adresser cette petite lettre qu'elle m'a également ordonné de ne vous remettre qu'après votre premier meurtre. Elle contient une liste d'instructions qu'elle vous confie. »
La créature sort une feuille de papier chiffonnée de sa ceinture et la remet à Colin. Qui pourrait être assez cinglé pour confier un Death Note à un autre humain en lui laissant des instructions ? D'abord intrigué, le lycéen ne tarde pas à transformer sa curiosité en effroi, à mesure qu'il découvre le contenu de sa lettre. Ses yeux s'arrondissent lorsqu'il achève la lecture. Quelqu'un de lâche, de méprisable compte se servir de lui pour changer le monde à sa place.
Il est écrit ceci : « Je veux bâtir un nouveau monde. Un monde sans criminels où offenser son prochain serait irrémédiablement sanctionné de mort. Un monde où les gens cesseraient de se faire du mal, où il n'y aurait plus ni guère ni misère sociale.
A cette fin, j'ai besoin de vous. En vous confiant ce cahier, je vous offre la possibilité de débarrasser ce monde des criminels dont il regorge. Ce n'est pas une chose que le commun des humains peuvent se vanter de pouvoir réaliser. Voyez cela comme un cadeau, un don. Maintenant que vous connaissez mes ambitions, j'aimerais que vous exterminiez les criminels pour moi. Je n'ai, voyez-vous, pas le temps d'accomplir cette lourde tâche seul. C'est pourquoi je fais appel à vos services, vous qui avez sûrement les mêmes envies de justice que moi. Vous pouvez vous en douter, vous n'êtes pas la seule personne à qui j'ai envoyé une imitation de mon Death Note. Vous en avez très précisément 32 pages, alors que je conserve le cahier original chez moi.
Notre projet, que j'appellerai désormais 2307, consiste à recenser tous les criminels de la planète et à en planifier l'extermination à la très précise date du 23/07/2013 à 20h18 et 37 secondes. C'est, à compter du moment où vous lisez ceci, dans plus ou moins 24 jours. Je ne vous renseignerai pas sur nos effectifs, mais sachez que si vous n'écrivez que cent noms par jour, nous avons largement de quoi décimer le mal humain sur Terre. Tout est planifié, vous n'êtes qu'un de nos nombreux agents, alors, pour vérifier votre confiance, nous allons procéder à un grand test, demain.
A 20h18:37s, vous allez tuer les huit personnes dont les photos et noms sont fournies, ainsi que leurs dossiers judiciaires dans une enveloppe que vous remettra le Dieu de la mort.
Si une seule de vos victimes venait à rester en vie, vous seriez aussitôt tué par l'un de nos agents et, avant votre mort, votre cahier serait envoyé à une autre personne qui saurait mieux comprendre nos desseins. Alors, ne soyez pas stupide et suivez nos instructions à la lettre. Tout ira bien pour vous, car c'est à la planète entière que vous rendez service en éliminant le mal. Nous comptons sur votre soutien.
Merci par avance. »
Les larmes abondent aux yeux du lycéen. Il ne veut tuer personne, il ne veut pas faire de mal aux détenues. Cependant, ces criminels lui mettent un couteau sous la gorge et ils se croient malins, qui plus est. Le Dieu de la mort a dit que Colin avait été choisi parce qu'il était jeune et intelligent. Ils pensent ainsi que toute personne qui réfléchit adhère forcément à leur point de vue ? C'est parfaitement puéril ! Quelle preuve a-t-il qu'ils ne lui mentent pas ? Que ce n'est pas tout un pays ou même toute la planète qui est visée ? Ces personnes sont des meurtriers ! Et maintenant, il va devoir leur obéir ? Tout cela parce qu'il a voulu s'assurer de l'efficacité du Death Note ?
Peinant à reprendre ses esprits, le jeune homme trouve quand même les forces pour demander au shinigami : « Est-ce que tu vas rester avec moi ?
- Jusqu'à demain soir, au minimum.
- Bien entendu, affirme avec perspicacité le lycéen qui s'est préparé à la réponse.
- Il faut quand même que tu saches quelque chose, poursuit le Dieu de la mort, comme si personne ne l'a interrompu. Je ne cautionne pas les agissements de ceux qui te manipulent. Si tu t'opposais à eux, je resterais auprès de toi jusqu'à ta mort comme avec n'importe quel autre possesseur du cahier.
- Alors, aide moi ! implore Colin, larmoyant.
- Je ne peux pas non plus. Tu le sais.
- Et moi, je ne peux pas tuer ces Hommes !
- Ce n'est pas pareil.
- C'est exactement pareil, si ! hurle-t-il pour crédibiliser vainement son malheur.
- Rien ne t'oblige à tuer ces hommes, tu le sais.
- Non, mais je ne suis pas idiot non plus. Je ne compte pas sacrifier ma vie inutilement pour que d'autres personnes se rendent coupables de mes crimes !
- Tu es bien différent de ton prédécesseur, tu sais, dit l'être divin sur un ton beaucoup plus grave, en observant la mine dépitée de son nouveau compagnon … »
Colin est parti se coucher tôt, ce soir. Il n'a cependant pas réussi à dormir de la nuit. La situation a été trop désagréable pour qu'il ait pu correctement réfléchir, mais une seule conviction s'est imprimée dans son esprit : il ne tuera jamais sans que cela soit nécessaire. Et le meurtre qu'on lui a ordonné n'est pas une nécessité …
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Voilà !
Alors, pour la petite surprise de fin, je tiens à dire que si l'histoire vous a plu, je veux bien écrire la suite ! Il ne tient qu'à vos commentaires élogieux au possible de me convaincre de poursuivre cette histoire dans laquelle je vois un certain potentiel, je ne le cache pas.
Mais j'ai déjà beaucoup trop parlé, alors qu'en pensez-vous ?