C'est parti pour les résultats de ce vieuux concours.

Je regardai derrière moi, histoire de trouver un passage par lequel je pourrai m'échapper quand l'occasion se présenterait. A ma grande et mauvaise surprise, la route qu'on avait suivit s'était... effacée? Il y avait juste du blanc, une blancheur étincelante qui semblait prête à m'envelopper et m'enlever, comme si d'un coup, la couleur innocente avait perdu sa pureté. Contrairement à moi, l'homme continuait à courir et nous nous approchions de plus en plus de l'engin. L'odeur désagréable qui en émanait devenait de plus en plus forte, m'étouffant. On aurait dit deux mains destructrices qui se posaient sur mon cou et essayaient de m'étrangler. Le ballon humain s'arrêta et se tourna vers moi. Ses yeux ronds pétillaient encore. Un feu excité brillait, prêt à avaler la pupille noire. Sa voix devint un murmure effrayant:
-Vous allez voir de vos propres yeux... Le Ciel Céleste!
Je n'avais plus envie de rire, plus du tout.
-On nage en plein délire!
Mais il ne m'écoutait pas, plongé dans son monde. Un monde qui m'éloignait du mien.
-Vous êtes quoi, vous? Un psychopathe sorti d'un asile? Un débile mental perdu?
Il y a des moments où l'on ferait mieux de se taire. Je sentis un 'truc' me tomber dessus, sous le son d'un 'yaaaaa' interminable. L'engin me fit trébucher à terre et je vis sur moi une fillette en cosplay. On aurait dit une poupée. Ses joues étaient rouges, comme si l'on avait pris un pinceau et qu'on s'était mis à dessiner deux ronds sur son visage. Même chose pour sa minuscule bouche. Ses yeux ressemblaient plus à deux petits boutons bleus, tandis que sa chevelure bouclée était divisée en deux grâce à un bandeau en dentelle blanche. Sa franche raide était noire alors que le restant de ses cheveux était blond. Mais il y avait pire que ça! Sa robe de gotic lolita... On aurait plus dit un tsunami de soie et de dentelle, parfois blanche, parfois bleue. Dans sa main, elle tenait un sabre qui aurait parut moins ridicule dans les mains expertes d'un samouraï. Elle me menaçait en tenant la lame sous mon cou. Maintenant, tout s'éclaircissait dans mon esprit. J'avais dû m'endormir en terminant mon travail. Il n'y avait pas d'autres explications logiques à ça. Je devais absolument me réveiller! Au lieu de cela, j'entendis l'homme s'exclamer d'un air calme et posé qui contrastait fortement avec le ton paniqué qu'il utilisa:
-Rosaria, reviens tout de suite! Tu es trop violente!
La dénommée Rosaria, d'un air buté, lui répondit:
-Pff, on ne peut jamais s'amuser ici, y'a jamais personne qui vient de ce côté, j'ai le droit de m'amuser un peu, non?
C'est donc ça, sa définition de l'amusement? Ça ne me plaisait guère. Je voulais échapper à un psychopathe, me voilà avec une gamine sadique dont le poids commençait à se faire sentir. Elle se leva et, en quelques petits sauts, se mit à côté de l'homme. Je me relevais avec un peu de difficulté et eut droit à un sourire gêné de la part de mon 'ravisseur' et un hochement d'épaules désinvolte venant de la demoiselle. C'était sûr. Il fallait que je parte!
Je m'apprêtais donc à prendre mes jambes à mon cou lorsque la main grasse et ronde de l'homme se posa sur mon épaule, ce qui me dégoûta vraiment. Sa main glissa vers la mienne et la course recommença, mais cette fois-ci, la fillette nous suivait. Cela m'intriguait et elle avait dû le remarquer puisque, d'un air hautain, elle m'apprit:
-Je suis la Gardienne Céleste de la partie Sud qui mène au Chemin Céleste. Je ne dois laisser personne pénétrer sans autorisation ou accompagnement. Toi, tu es avec Giovanni, tu peux donc passer.
Super... tout était céleste chez eux. J'avais presque envie de dire 'Dites, y'a pas un asile céleste ou vous pourriez vous amuser célestement sans me faire entrer dans votre jeu céleste?' Mais je n'en dis rien. Pas pour une raison aussi belle que la politesse ou la morale mais juste parce que j'en étais incapable. De plus, le mot ‘célestement’ n’existait pas. A quoi bon se ridiculiser devant des gens pareils ? L'homme semblait vouloir me briser les os de la main et la fille, en courant trop vite, obligeait le petit ballon humain à accélérer. Je me transformai en une sorte de drapeau. Mes pieds ne touchaient plus le sol, tant l'homme courait vite. Le fait qu'il puisse courir aussi rapidement, avec autant de facilité me surprenait. Il s'arrêta quelques secondes plus tard et tomba par terre. Épuisé, sans doute. Son corps n'était plus qu'une coquille dégoulinante de sueur. Cela amplifia mon dégoût. Je levai les yeux de la boule mouillée et je vis ce que jamais, je n'aurais pensé voir. Une rangée de vélos bien alignés. Tous semblables. Ils ressemblaient à ces vélos d'intérieur que je haïssais lorsque j'étais enfant. J'avais beau pédaler, pédaler de toutes mes forces, rien ne se passait. Il ne bougeait pas. Je n'en tirais aucune satisfaction. Mais ces vélos avaient quelque chose de plus. Un petit tube qui produisait un petit bruit doux comme le ronronnement d'un chat ou d’un de ces vieux ordinateurs datant de la fin du siècle dernier, mais ça… c'est moins poétique. L'odeur de souffre venait de là. Sur ces engins, des êtres pareils aux humains mais que je n'osais appeler ainsi, pédalaient avec la même ardeur que dans mes souvenirs enfantins. Petit à petit, un air froid sortait du tube, gagnait de plus en plus de force, devenant parfois une tornade. Je ne lui posai aucune question. Ce que je voyais là me rendait aussi silencieux qu’un gamin de primaire. Je sentis le regard triomphant de Giovanni sur moi. Je devinai son sourire victorieux.
-Eh bien, Monsieur Définition Générale, que dites-vous de ça ?
-Pensez-vous vraiment que cette machination tout droit sortie d’un cerveau apparemment ‘excentrique’, si je puis dire, va me convaincre ?
Pure mauvaise foi. Il soupira de dépit.
-Les humains n’ont pas changé…
-Que voulez-vous dire ?
Il eut ce sourire de fossile satisfait qu’ont les vieillards en racontant leur jeunesse dépravée. Il allait certainement se mettre à conter une histoire ou un souvenir.
-Je vais vous raconter une histoire.
Qu’est-ce que je disais ?
-La vôtre, je suppose ?
-Bien sûr.
Je l’aurais parié.
-Cela fait presque 3500 ans que je travaille aux Cieux comme recruteur. Au début, j’étais un simple fermier et un jour, il m’arriva la même chose qu’à vous. La vie me semblait vide et je pensais à commettre un acte irréversible.
-Sauf que moi, je n’ai jamais pensé à me suicider. Gardez vos malheurs pour vous.
Il toussota légèrement et reprit en m’ignorant totalement.
-Contrairement à vous, je le crus rapidement. Nous ne sommes pas de la même époque.
Evidemment, il y a une différence entre Antiquité et XXIe siècle.
-Ma première recrue fut un pharaon. Comment il s’appelait déjà… Toutanlon ? Toutankasson ?
-Toutankhamon.
Il arbora un air très surpris (et très idiot) qui finit par me mettre dans un été très poussé de fureur silencieuse.
-Vous le connaissez ?
-Euh… C’est l’un des pharaons les plus connus…
-Oh, je ne savais pas que j’avais affaire à une telle célébrité. Le pauvre avait à peine dix neuf ans et sa vie n’était pas très rose. A cette époque-là, j’ai usé de quelque stratagème… comment dire… un peu ‘mesquin’ pour le faire accepter ma proposition...
-Ah bon ?
Sans même que je m’en rendre compte, je commençais à m’intéresser à son récit.
-Je lui ai fait croire que c’était les dieux Osiris, Horus, Amon, Aton et autres qui présidaient la Confrérie Céleste. Il a tout gobé et m’a suivi gentiment. Pour que personne ne s’en rende compte de son départ, je fis croire qu’il avait été assassiné.
-Et vous avez fait ça pendant 3500 ans ?
-Bien sûr que non. Je n’ai pas quitté une vie de travail pour me trouver avec une éternité de travail. C’est juste une contrepartie chaque 100 ans. Vous êtes ma 36ème recrue ! Mais il n’y a pas que ça comme travail. Comme vous l’avez vu tout à l’heure, il y a les envoyés célestes qui s’occupent des phénomènes naturels tels que les tornades, les tremblements de terre etc etc Mais je vous déconseille fermement cette filière.
-Pourquoi donc ?
-Eh bien, il y a quelques années, un Envoyé a soufflé trop fort sur le vent maritime et a provoqué un tsunami terrible ! Il a été sévèrement puni. 100 ans de Travaux Publics Célestes qui consistent à protéger pendant la durée des travaux une famille d’humais. Le pauvre s’est retrouvé chez des mafieux.
Je ne pus m’empêcher de rire. Tout cela ressemblait à un drama ou un dessin animé imaginés par un enfant féru de justice.
-Mais à part les Envoyés et les Recruteurs, qu’est-ce qu’il y a à faire ?
Il répondit un peu tard, comme si ma question l’étonnait. Mais c’était plutôt le fait que je pose une question qui l’étonnait et moi-même, j’étais assez stupéfait quant à mon nouvel intérêt pour ce que j’appelais une comédie quelques heures avant.
-Eh bien, il y en a beaucoup mais d’après moi, les meilleurs sont les Nettoyeurs Célestes qui doivent servir de juges pour ce qu’on appelle les « neutres », les personnes n’ayant fait ni bien ni mal ou celles qui ont fait autant de bien que de mal. On peut dire que c’est l’un des boulots les mieux payés, on monte rapidement en rang jusqu’à devenir un « Ange ». C’est très difficile à atteindre comme but car la majorité des Anges sont créés par ‘Dieu’ mais une petite minorité vient d’ici. Ce sont les humains ayant atteint le plus haut rang. Mais ça demande du temps. En moyenne 5000 ans si tu es Nettoyeur Céleste. Mais bon, nous en parlerons plus tard…
Son sourire banane apparut de nouveau et il montra du doigt une énorme horloge blanche et ronde qui venait d’apparaître dans le ciel laiteux.
-C’est l’heure.
Je ne savais vraiment pas de quoi il parlait mais à peine finit-il sa phrase que je me sentis aspiré dans une sorte de trou noir. A l’autre extrémité, je vis les lèvres de Giovanni bouger mais je n’entendis guère ses paroles. Je tombais et je ne savais pas où j’allais atterrir. En enfer ? Je fermai les yeux et lorsque je les rouvris, j'étais sur mon lit, mon ordinateur portable sur les cuisses. Un coup. Je me levai. Deux coups. Je posai la machine sur le drap. Trois coups. J'allais ouvrir.
Il était là, souriant. Confiant aussi. La question que j'attendais, il la formula avec la même douceur:
- Avez-vous déjà travaillé aux cieux?
Je répondis de même, comme si c'était une comédie où l'on n'était que de simples acteurs:
-Non.
-Le désirez-vous?
Là, j'avoue, je ne sus que répondre. De plus... que pouvais-je répondre?
-Voyager à travers l'espace et le temps, entre le Paradis et l'Enfer et cela sans rien donner en échange à part un peu de votre temps, cela ne vous intéresse pas? Voulez-vous l’éternité ?
J'en arrivais à envier ma situation passée. Au moins, en ignorant la 'réalité', je pouvais encore rire de lui, de ces idées. J’eus la lâche envie de lui fermer la porte au nez et de continuer à vivre ma modeste et ennuyante existence d’étudiant. Mais en essayant d’imaginer mon avenir dans ce monde que je pensais mien, je pris peur. Peur de finir comme ces hommes et ces femmes dont se moquent les fils à papas. Ces gens qui hantent les endroits les plus habités, tendant éternellement une main squelettique en attendant une aide de la part de ces gens plus heureux qui passent leur chemin, indifférent à tant de misère. Et si je finissais comme eux ? Devenir l’un ou l’autre me répugnait. C’est sans doute pour ça que j’ai dit, d’une voix que je crus d’abord autre que mienne :
-Je veux bien.
Le sourire devint plus courbé qu’une banane. Il s’étendait jusqu’aux deux extrémités de son visage rond. C’était pathétique. On aurait dit une citrouille orange comme celles qu’on exhibe pendant le Halloween. Il me tendit la sa grosse main gonflée et sans même attendre que je la prenne –car je n’étais toujours pas débarrassé de ma répulsion-, il m’attrapa comme on attrape un voleur et se mit à courir, courir. Tant et tant qu’il me semblait que je ne voyais plus l’horizon. Je fermai les yeux. Je n’entendais plus qu’un sifflement horrible pénétrer ma tête engourdie. Puis, soudainement, plus rien. Ni son, ni vent. Juste une sensation de calme. J’ouvris les yeux. Giovanni me regardait avec son sourire bananien et me disait en gloussant :
- Bienvenue aux Cieux, mon petit.

La peur s’empara petit à petit de moi. Etait-ce possible que... ce n’était pas une plaisanterie ?

Je me dégageai rapidement la main de celle de monsieur Ballon et m’avançai
doucement de la machine.

- C’est quoi ?
- Ton seul espoir de travailler là-haut

Je ne demandai rien de plus. A quoi bon de toute façon ? Cet homme délirait
sûrement. Sans un mot il me poussa vers la porte branlante de la machine
rouillée.

- Installes-toi

Je n’osai même pas toucher ce vieux truc alors y entrer...non merci. Je commençai à rigoler de moi-même. De quoi avais-je peur ? D’un vieux fou venu me chercher pour des conneries de travail dans les cieux ? Je me retournai vers l’homme et lui souriais.

- Mon heure n’est pas encore arrivée bonhomme, alors vas-y tout seul « aux cieux », je lui dis en mimant les guillemets avec mes mains.
- Ca c’est ce que tu penses. Mais en rentrant chez toi tu vas avoir un pincement au cœur. Tu vas suffoquer. Et tu mourras.

Son sérieux me fit perdre pieds un instant. Son rictus habituel réapparu sur son visage rond et je secouai la tête. Idiot. Tu ne vas pas croire ça !

- Un jour, je vous rendrais visite
- Tu n’en auras plus l’occasion

Quelques frissons me parcoururent et je me repris. C’était impossible.

- Pfff vous êtes tous pareils, à jamais nous croire. C’est ta seule chance de
survie, et avec un peu de chance, tu pourras peut être devenir un Envoyé Céleste.

Mon sourire avait disparu et mon cœur semblait battre plus vite que d’habitude.

- Qu’en dis-tu ? Travailler pour le plus bel endroit que cet univers peut
avoir ou mourir ?

Ses sourcils se haussèrent un instant, au dessus des ses yeux ronds.
Je secouai la tête et commençai à partir vers chez moi. Ridicule. C’est quand j’entendis son rire que j’eus un pincement au cœur. La panique s’empara de moi et je suffoquai.

- Je t’avais pourtant prévenu.

Ce fut les derniers mots que j’entendis.

Cette odeur me piquait les yeux et le nez. Lui, ne semblait pas en souffrir, l’habitude me dis-je, ou bien sa corpulente personne ne ressentait pas ce genre de chose.
La machine était de forme rectangulaire, aussi large qu’un perron et longue d’un pas à peine, sa hauteur n’excédait pas trente bon centimètre. Sur le côté se trouvait un petit compartiment d’où sortait un bruit infernale et une fumée noir de plus en plus épaisse. La tondeuse de mon voisin faisait bien moins de décibel et pourtant elle n’est plus toute jeune.
-Mais bon sang ! M’écriais-je vivement. Qu’est-ce que c’est que cette…chose ? Ca fait un boucan du diable !
-Le diable ? S’étonna-t-il. Pensez donc, cela fait plusieurs siècles qu’il n’en utilise plus des comme ça.
Il se pencha sur la boite du mieux qu’il put (à défaut de ne pouvoir s’accroupir) et fit basculer la plaque en arrière, retenue par deux charnières. La boite fut ainsi ouverte et à ma plus grande stupeur, des plaques de fer, ajustées entre elles telles des marches, commencèrent à sortir l’une à après l’autre pour formé une sorte d’escalier droit, sans rambardes.
-C’est un escalier céleste. Dit-il, répondant enfin à ma question et me disant cela comme si c’était le bon sens même.
-Et où va-t-on avec votre escalier céleste ?
-Pardieu ! Vous n’avez donc toujours pas compris ? Nous allons nous en servir pour allez aux cieux.
Il fit un bond qui me parut bien léger pour son poids, aussi léger qu’une bulle de savon, et il atterrit sur l’une des marches qui montait, montait, encore et toujours plus haut.
-Si vous voulez savoir ; venez ! Me cria-t-il, loin et haut.
Je regardais cette boite qui fabriquait des marches comme si c’était une fonderie miniature ; production de fer optimale à toute heure, jour et nuit.
Je n’avais rien à perdre excepté du temps aussi je me lança et, avec précaution et patience, pris le bon timing pour sauter sur l’une des marches.
Pas question de me tenir debout là-dessus, je restais assis les fesses bien calée et les mains serrant les rebords. La ville s’éloignait de plus en plus, elle ressemblait à un grand champs tacheté de petits point lumineux. Puis soudain un vent frais glissa sur moi tandis que tout alentour devint flou et incertain ; j’étais dans un nuage, un nuage qui devenait de plus en plus épais à tel point que je ne voyait ni la ville, ni terre, ni même l’escalier.
-Levez-vous voyons ! Me lança une voix familière. Vous êtes arrivé.
Un geste après l’autre je me retourna puis me leva. Devant moi s’étendait une véritable cité faites de nuage dans des nuages et pour le moins nuageuse.
Je fis un petit bond pour rejoindre le bedonnant bonhomme sur ce qui me semblait être une grande plate-forme blanche. Ici, l’escalier se remboîtait dans une nouvelle boite, identique à celle devant chez moi. Je n’osais pas même penser au fait que « chez moi » fut sur Terre pour ne pas me plonger dans une folie plus grand que celle que je vie à présent.
L’homme m’entraîna sur un chemin qui démarrait de la plate-forme et serpentait à travers tout cet espace blanc. Il y avait beaucoup d’animation dans les parages ; des personnes de toutes tailles et de toutes corpulence allaient et venaient d’un pas rapide, une serviette (à document, cela va de soit) blanche à la main, tous habillés en costume blanc. Certains avaient des vélo et, sans que mon guide de fortune n’eu à me le dire, j’eu deviner qu’il s’agissait des fameux vélo céleste dont il avait parlé ; un vélo ordinaire avec des roues de nuage à la place de roues normales.
-Aucun risque de crevaison avec ça. Me dis-je à moi-même.
Mais ce qui attira le plus mon attention ce furent certains cyclistes céleste qui ne roulait pas sur le chemin mais suivait une courbe bien précise dans les airs ou sur des nuages. Il y avait donc un trafic aérien, bien qu’ici tout était forcément dans les airs si l’on prend la Terre en point de repère.
Après un bon quart d’heure de marche sans trop forcer sur l’allure, nous voici à présent devant l’entrée d’une longue bâtisse, aussi longue que trois terrains de foot alignés. L’homme sonna en me disant :
-C’est ici que nous allons.
Bien que la précision fut inutile, j’avais bien compris que nous allions entrer ici au moment où il s’était arrêté devant la porte.
La porte s’ouvrit, l’homme salua le portier qui me salua et que je salua en retour.
Nous étions dans une immense pièce, en fait il me semblait bien que tout le bâtiment n’était en fait qu’une pièce, une grande et très longue pièce séparé horizontalement par des grilles, j’eu compter deux niveaux.
Là, s’affairait des dizaines de personnes qui pédalait en rythme sur autant de vélos célestes ordonnés et alignés sur tous les niveaux à travers toute la pièce.
Un homme en costume blanc avec une cravate noir (touche d’originalité m’eut-il parut) s’avança vers nous.
-C’est le nouveau ? Grommela-t-il à la limite du beuglement à mon guide.
-Oui mais il l’ignore encore.
-Ignorer quoi ? m’écriais-je. Pourquoi m’avez amené ici ?
L’homme en cravate noir m’observa et beugla :
-Mais c’est un vivant !?!
Aussitôt tous les travailleurs cessèrent de pédaler et fixèrent leurs regards abasourdis sur moi tel une bête curieuse.
-Reprenez le travail vous autres ! Hurla le bovin. Vous voulez créé un nouveau tsunami ou bien ?
Je n’y comprenait plus rien et exigea des explications, mon guide n’eut rien d’autre à me dire que ceci :
-Nous sommes dans l’usine des souffleurs céleste et la dernière fois qu’ils ont fait grèves ça a causé pas mal de dégâts sur Terre, vous voyez de quoi je parle…
Il semblait gêné et confus à la fois et ses joues étaient aussi rouge que des tomates mûres.
-Vous allez m’expliquer ce que je fais ici oui ou non ?
-Votre métier c’est bien comptable, je me trompe ?
-Répondre à une question par une autre n’est pas poli mais oui c’est bien mon métier. Qu’a-t-il à voir avec notre affaire ?
-Notre expert comptable est partit à la retraite, nul ici n’est doit pour les chiffres et dans les hauts bureaux c’est la panique et le laissé-allé le plus total, nous avons besoin de vous.
J’étais sous le choc, j’avais une vie, une famille et une situation convenable sur Terre…enfin je veux dire dans ma ville. Et voilà que ce gros bonhomme m’avait fait venir jusqu’au ici pour que je mette leurs comptes à jours…

"Ladite machine ne ressemblait à rien de connu ; c’était une sorte de cabriolet à laquelle on aurait rajouté deux hélices à l’arrière et une cheminée à vapeur en lieu et place du coffre. Les doigts boudinés de ce qu’on pourrait appeler mon « ravisseur » cessèrent enfin de m’imposer leur présence, se hâtant, sous l’impulsion de leur propriétaire, de s’agripper au volant après avoir caressé plusieurs boutons, avec qui ils devaient avoir des contacts plus qu’amicaux à en juger par la sensualité que je crus discerner dans ce geste pourtant banal.
Je restai là, contemplant d’un air béat ce bonhomme joufflu et jovial qui m’avait forcé à sortir de chez moi et cette machine digne d’un film de science fiction, et honnêtement, je ne savais lequel des deux m’étonnait le plus. Se rendant compte de mon émoi, il m’interpella d’une voix qui se voulait rassurante :
-« Ne vous inquiétez pas, vous comprendrez tout une fois que serons arrivé, je vous le promets. »
Et là, à ce moment précis, j’eus confiance en lui, peut-être à cause de son visage où se mêlaient candide innocence et joviale bonhommie ou bien parce que le ton de sa voix était semblable à celui d’un parent aimant rassurant son enfant, qui sait, toujours est-il que je montai sans broncher dans l’engin qui, comme si il signifiait qu’il était ravi d’avoir un nouveau passager à bord, se mit à trembler sans discontinuer, comme si tous les chevaux de son moteur venaient de cabrer à l’unisson, ce qui n’altéra en rien la grasse sérénité de mon compagnon.
L’engin démarra enfin et se mit à avaler les mètres de bitume avec autant d’appétit que son conducteur. Il semblait avoir du mal à tenir la distance, et je m’apprêtais à demander si il était bien raisonnable de rouler dans un véhicule comme celui-ci, lorsque soudain, m’ôtant toute envie de remettre en cause, la voiture quitta le bitume pour s’envoler dans les airs.
-« Qu’est-ce que… ? tentai-je d’articuler, voyant que les nuages laiteux éparpillés autour de moi semblaient tourbillonner pour se rassembler en une masse qui ressemblait à s’y méprendre à la crème qui trônait sur les tasses de chocolat chaud servies dans les cafés. Etais-je en train de me noyer dans du cacao brûlant ? Mon chauffeur était-il un commercial de chez Nesquick agissant incognito ? Est-ce que….

***

Lorsque j’ouvris les yeux, j’aurais préféré que mon regard ne se pose pas sur l’étendue gélatineuse qu’était le visage affreusement joyeux de l’homme qui s’était présenté chez moi, et pourtant…J’avais mal à la tête, ma gorge était sèche et apparemment, mes mains et mes pieds étaient ligotés. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre que j’avais été drogué et attaché là. Etrangement, la nouvelle ne m’atteint pas plus que ça, et j’avais beau me torturer l’esprit, la seule chose qui m’inquiétait, c’était de savoir comment cet encroûté lambda s’y était pris. J’avais beau me repasser la scène devant les yeux, je ne voyais pas comment il s’y était pris. Mon état actuel ne me permettait pas de faire usage de toutes mes capacités de réflexion, et le comble, c’était que j’avais l’impression d’avoir un bout de scotch collé sur le bras gauche. La frêle lumière émanant de l’ampoule bon marché qui vacillait au-dessus de moi et qui éclairait ce qui semblait être un hangar me permis de localiser l’origine de mon malaise. Sur mon bras gauche, un peu en dessous de ma manche de tee shirt, se trouvait un carré adhésif blanc qui ressemblait à…un patch !
-« Gros lard vicieux de mes deux lâchai-je d’un ton qui, malgré tout, laissait transparaître une pointe de respect pour la manœuvre de ce que je pouvais désormais officiellement appeler mon ravisseur. »
Il l’avait probablement posé sur mon bras lorsqu’il m’avait aidé à me relever, et le produit avait dès lors pu se répandre dans mon sang, me rendant totalement « foncedé » quelques minutes à peine après être entré dans la voiture, qui n’avait certainement jamais quitté le bitume de ma banlieue…
Je m’étais fait avoir comme un bleu, tout ça parce que ce connard de psychopathe dopé aux big macs avait l’air sympa et qu’il était poli. A croire que ce qu’ont considère comme les gens biens sont au final des connards déguisés. Ces pensées, somme toute assez pertinentes au vue de la situation dans laquelle je me trouvais, seraient certainement les dernières qui traverseraient mon esprit naïf. A quelques mètres de moi, j’entendais le bruit d’un couteau qu’on affûte et la respiration digne d’un empereur galactique du mastodonte qui s’attelait à la tâche.
-« Toujours se méfier des gros qui sourient… » pensai-je en souriant alors que le bruit de ses pas se rapprochait désormais de moi. » "

C'est à ce stade-là que me prit l'envie de fuir. Non pas que le fait de voir une telle machine me faisait peur, au contraire, mais cet homme, son apparence, et cet étrange sourire qu'il gardait figé sur le coin de sa bouche à tout moment, me donnait l'illusion que quelque chose de mal allait se passer... Je ne le prenais pas encore comme quelqu'un qu'on aurait pu qualifier injustement de "méchant" mais bien comme une personne qui aurait été capable de tout. Il m'était impossible de discerner un tant soit peu son caractère... Son comportement me semblait si... Etrange...
-Nous n'allons pas tarder à arriver, dit-il.
Faisant subitement volte-face, la peur s'empara à toutes vitesses de mon âme. Plongé dans mes pensées, me demandant si cet homme était bon ou non, je n'avais pas remarqué ces quatre monticules sortis du sol. Apparemment, ceux-ci s'étaient à priori "enroulés" autour de nous de façon à ce qu'a cet instant, une sorte de petit abris sans fenêtres ni quelconque autre moyen de nous donner un tant soit peu de lumière, se dressait au-dessus de nous. D'après la sensation que je sentais sous mes pieds, nous montions. Il m'était impossible de dire si l'ascension se faisait rapidement ou lentement, mais le fait est que nous montions. Peut-être aussi n'était-ce qu'un jouet -bien fabriqué dans tous les cas- qui ne fairait que vibrer. Peut-être que tout autour de cet engin, des centaines de gens étaient sortis pour construire quelque chose qui aurait pu ressembler au paradis.
Toutes ces suppositions s'agglutinaient dans mon esprit de façon désinvoltes, si bien qu'a force, un mal de tête atroce s'empara de moi. Chaque vibrages de cette chose qu'on aurait pu appeller "machine" d'où émanait cette horrible odeur de souffre, me donnait l'impression qu'à chaque coups, un marteau frappait ma tête et la fracassait en milliers de morceaux. Je ne discernais pas l'homme, je ne savais pas ce qu'il faisait. Mais j'entendais aux alentours des petits bruits étranges... Des tintements d'objets dont jamais je n'aurais su dire de quoi il s'agissait... Furtivement, je mis ma main sur ma tête, et lentement, machinalement même, mes genoux se mirent à fléchir d'eux-mêmes... Je sentais mes forces disparaître, mon souffle devenir saccadé... Et je pus discerner la lumière revenir à moi, alors que les vibrations disparaissaient petit à petit... Cependant, ma tête était trop lourde, mes sens trop endoloris, pour que je puisse lever la tête. Mais je sentais une présence. Une présence humaine. Cet humain, pour peu qu'il soit bel et bien seul, devait être au courant qu'il m'était impossible de bouger mes membres.
Alors que je croyais que cet empêchement venait seulement de mon mal de tête, je me rendis bien vite compte que j'étais maintenant comme une plante qui aurait eu seulement la faculté de penser... Quoique penser devenait de plus en plus difficile à cause de toutes ces suppositions, de toutes ces frayeurs et de toutes ces envies de fuir. Venant du plus profond des ténèbres, une voix qui m'apparut familière se mit à rire. Ce rire se répercuta dans mon esprit, semblant s'amuser de manière vicieuse à cogner plus fort dans les parties de mon crâne où cela faisait le plus mal... Alors que ce rire devenait bien plus saccader, une voix résonna dans ma tête... Il m'était impossible de comprendre ce qu'elle disait, mais je savais en tout cas qui la disait; c'était cet homme rond. Je discernai le mot "Rêve"... Oui, je sentais que petit à petit, ma capacité de compréhension revenait... Ce qu'on m'avait injecté semblait avoir fait son effet. Maintenant, il était passé. Je n'étais plus qu'une loque couchée à terre et incapable de bouger mes muscles... Du fond de mon esprit, revint la voix de l'homme-ballon... "Rêve"... Elle résonnait, rebondissait dans toutes les parties de mon corps... "Bien..." La phrase continuait à se répercuter ainsi, et je sentais ma tête faire des saccades ahuries. L'homme sembla s'en apercevoir. Aussi répéta-t-il de façon calme et posée:
-Rêve bien, mon cher...
Cette phrase provoqua chez moi une envie de pleurer. Bien plus qu'une envie, cela devint une nécessité. Mais à ce stade, il m'était impossible de pleurer... Ou en tout cas, impossible de me rendre compte que je pleurais si c'est bien ce que je faisais... Je ne pouvais même plus sentir le froid d'une goutte glissant sur ma joue.. J'étais un objet. Tout simplement... Un objet utilisé pour une chose qui m'était inconnue... Alors que mon esprit semblait se fermer lentement, ces quelques mots résonnaient en moi; "Cieux"... "Vélo Céleste..." "Rêve..."

Je m'en veux.
J'aurais du faire quelque chose. N'importe quoi... Quoi... Quoi...
Ce mal de tête... M'insupporte... Tout résonne... Résonne.. Onne...
Que faire?
Aidez-moi.... S'il vous plaît... Plaît... Plaît...

DRING! DRING!
Ouvrant lentement les yeux, je tournai le tête de manière lente pour voir l'heure qu'il était... 8h20 ... L'heure d'aller travailler... Je n'aime pas spécialement aller travailler là-bas, mais c'est parce que mon père l'a voulu... Il voulait que je reprenne la société, car elle ne devait pas mourir... Il avait raison, après tout. C'aurait été idiot de faire chuter une société qui avait tant de vieux fidéles... Aussi avais-je repris la société à sa place, avec ce grand sourire qui se veut conciliant, mais qui est pourtant triste... Travailler là-bas n'a jamais été une tâche facile pour moi...
-...de cette journée la célébration du nouvel Hôtel de ville qui, rappellons-le, est le résultat de nombreuses...
Ramenant ma main du flot des draps, je la dégageai pour appuyer sur le bouton surplombant le réveil... L'homme du journal se tut aussitôt.
De l'autre main, j'enlevai les draps posé sur moi et m'assis sur le bord du lit... Après m'avoir frotté les yeux, je me levai et partit faire toutes ces tâches qui étaient devenues une telle habitude que maintenant, je les faisais sans me rendre compte que je le faisais, étant donné que mon esprit était encore totalement fatigué... Ce fut le fait de prendre ma douche qui me réveilla... Aussitôt motivé, je me dépêchai de prendre mon petit déjeuner puis partit en direction de l'endroit où je devais aller, grâce à mon vélo... Mais cependant, quelque chose semblait étrange. Je n'aurais su dire quoi. Des images semblaient me revenir au fur et à mesure en tête, et cela me semblait bien étrange...
Décidant de ne pas y prêter attention, je continuai mon chemin à vélo... Je me mis à pédaler de manière rapide car j'étais déja en retard... Pédaler, pédaler... En fait, j'avais l'impression que je n'avais jamais fait autre chose... Et pourtant, à chaque fois, le lendemain, s'imprégnait dans mon esprit l'idée que je le jour précédent, j'avais bien été travailler et avait ramené beaucoup d'argent... Peut-être était-ce à cause du fait que je travaillais réellement... Mais d'une autre façon que j'aurais pu l'imaginer...
En tout cas, je continuais à pédaler de manière rapide... Et rien ne semblait vouloir m'arrêter... Le lendemain, à nouveau, l'idée que j'avais été au boulot de la société de mon père et que j'aurais amené beaucoup d'argent serait dans mon esprit, et tout recommencerait. En fonction du temps restant, je pédalais plus ou moins vite... Mais aujourd'hui, je pédalais vraiment très vite...

L'homme rond fit un petit sourire joyeux. La bourrasque qui se levait n'avait pas été annoncée par la météo... Les arbres semblaient la plupart être déracinés, et rares sont les maisons qui avaient tenus à l'ouragan provoqué ce jour-là...
-Ah, que cet homme est idiot. Pour tout le monde, le paradis n'est qu'un ensemble de nuages avec des anges... Idioties! Pouah! Bêtises que sont ces suppositions! S'ils savaient que le paradis n'est en fait... Qu'un rêve...
Ce jour-là, le vent se propagea sur de longues distances et fit des ravages conséquents... La planète entière en parla pendant des jours et des jours...

Jusqu'à présent j'avais été trop abasourdi pour réagir. Les choses s'étaient passés si vite que je me demandais si tout était bien réel.
Au moment de passer le seuil de l'étrange appareil, je me libérai de son étreinte d'un mouvement sec et ouvrai la bouche pour lui cracher mon indignation au visage.
D'une pichenette monsieur Bouboule me projeta contre un des murs de la machine. La paroi résonna dans un bruit de gong et je senti la tôle se froisser sous l'impact. Ce petit bonhomme cachait une force surhumaine sous sa graisse.
Alors que je me relevais péniblement le petit bonhomme continuait à jacasser, comme si de rien n'était.
-Allons allons ne perdons pas de temps, nous allons être en retard.
Il pressa un des nombreux boutons chromés présent sur le mur et la porte de la machine se ferma en coulissant comme une porte d 'ascenseur.
En regardant autour de moi je remarquais deux choses. La première était que l'intérieur de la machine ressemblait justement de façon étrange à celui d'un ascenseur. D'un très vieil ascenseur pour être précis, avec les rampes dorés l'épaisse moquette rouge et tout le tralala.
La seconde était que nous n'étions pas seuls, en effet deux autres personnes se trouvaient ici, chacune dans un des coins du mystérieux ascenseur. Celle qui se tenait à ma droite n'était peut être pas une personne à vrai dire, elle était entièrement recouverte par une sorte de nappe mauve et restait figée dans une immobilité totale.
L'autre était une petite fille, qui aurait pu être adorable si son visage n'était pas déformé par un hideux bec de lièvre.
-Heu... Bonjour ! Lançais je maladroitement.
Aussitôt le gros homme se précipita dans ma direction avec des gestes frénétiques.
-Non, non ! Ne leur parlez surtout pas !
-Ok, ok je me tais.
J'ai répondu tout de suite, je n'avais pas envie d'être projeté de nouveau contre une parois. Le gros homme avait l'air affolé, il transpirait.
-Pas un mot surtout, elles ne sont pas encore passées par le service de l'immigration. Tout ça peut devenir vraiment très dangereux si on n'y prend pas garde.
Tout en prononçant ces mots il jetait des regards en coins à la silhouette dissimulée par la nappe.
Pour ma part j'étais davantage effrayé par la petite fille, elle venait de sourire et sa dentition hantera mes pires cauchemars bien des années après.
Il fallait que je sorte de là, et le plus vite serait le mieux. Mais avant d'avoir pu échafauder un plan un nouvel évènement se produisit.

Une voix caverneuse résonna dans l'ascenseur:
-QUEL ETAGE ? Gronda la voix.
Aussitôt mes trois compagnons se mirent à hurler.
-Quatrième ! Glapit l'homme rond d'une voix hystérique.
-TREISIEME ! Fut ce que je compris du hurlement strident de la fillette.
-Huit mille sept cent quatorze troisième. Prononça avec quelques secondes de retard la forme voilée qui n'avait toujours pas bougé d'un pouce. Sa voix était sans conteste féminine mais étrange, elle avait un accent froid et métallique et semblait légèrement rouillée.
-Et m erde, trop tard.
Ajouta t'elle. Je ne fus pas surpris d'entendre l'ascenseur répondre de sa voix grave. En fait on s'habitue très vite à l'étrangeté. Ma panique première commençait à s'estomper et j'étais curieux de voir ce qui allait se produire.
-EN EFFET TU N'ETAIS PAS AVANTAGEE NOD33 !!
La fillette se mis a ricaner.
-NE TE REJOUIS PAS TROP VITE VERONNICA, M. LUNE A ETE LE PLUS RAPIDE !

Ce fut ainsi que j'appris le nom de mon mystérieux compagnon, il faut avouer que ce nom convenait à merveille à sa face bouffie et son corps sphérique.