Le marché de Paris (XVIIè s.)

Paris, XVIIème siècle. La misère et la famine règnent en maîtresses
absolues dans ce qui sera la future capitale de France. Le roi Louis XIV
est alors le monarque le plus en vogue de ce siècle et dirige son pays
d'une main de fer. Malheureusement les guerres successives dans
lesquelles il entraîne le royaume de France appauvrissent
considérablement le pays, et le bas peuple, soit 90% de la population,
en pâtit.

Dans un petit quartier mal famé au porte de la ville habite une famille
dont les enfants seront victimes d'une tragique destinée : les Lyder.
On raconte qu'ils seraient d'origines anglaises, que la venue du
premier Lyder remonterait au temps de la guerre de cent ans et qu'ils
étaient autrefois du rang de la noblesse anglaise. Mais une fois la
guerre perdue, la famille aurait été traîné en déchéance et seule la
perte de leur titre et de leurs biens leur permirent de rester libres et de maintenir leur
descendance à travers plusieurs générations.

Actuellement les Lyder tentent tant bien que mal de survivre à la
dureté de la vie quotidienne : gagner sa croûte au jour le jour est le
seul véritable objectif de la famille. Dans ces conditions il est
extrêmement pénible d'avoir une famille heureuse, voir unie. Surtout en
présence d'un père alcoolique et d'une mère de petite vertue.

C'est dans ces conditions houleuses que commence l'histoire de nos deux jeunes héros, Keith, l'ainé et sa jeune soeur cadette, Emma.
Notre histoire débute alors que Keith se tient près du marché du quartier.

Le rat semblait avoir remplit son office. Le message qu'avait peint
dessus Keith a la craie, à savoir un cercle, comprenait désormais un
point en son centre. Celà signifiait que le rat était parvenu jusqu'à
Emma, et que celle ci l'avait poinçonné en guise d'acceptation. Ils se
rejoindraient donc au lieu de rendez vous symbolisé par le cercle, à
savoir près d'un petit canal situé au porte de la ville.

"Viens ici ! " fit il à la petite bête qui grimpa immédiatemment dans
sa poche. Le petit animal était un compagnon d'aventure et d'infortune
à Keith et il ne s'en séparait que rarement. *Il serait peut être temps
de lui donner un nom...*songea il tout en marchant dans les rue de
Paris.
On était en pleine journée, le marché battait son plein, tout autant
que se faisaient nombreux les mendiants et autres colporteurs. L'espace
d'un instant son regard croisa celui d'une de ces nombreuses
mendiantes, une femme tout de bleu foncé vêtue qui portait un vêtement
unique lui recouvrant tout le corps. La seule chose que l'on pouvait
distinguer était son regard...Mais Keith n'en avait cure : il pensait
d'abord et avant tout au rendez vous fixé à sa soeur, le monde pourrait
bien s'écrouler derrière lui, peu lui importait, seul comptait son
objectif.

*Elle ne va pas être contente du tout de la 'nouvelle', mais bon on est plus à ça prêt de la part de Père...* ,pensa t'il.

La population se faisait de moins en moins nombreuse, quand soudain
Keith arriva enfin au terme de son chemin. Emma se tenait déjà devant
le canal. Elle était dos à lui. Une centaine de mètres les séparaient
encore. Il se contenta de sortir le rat de sa poche, ce dernier alla
directement auprès d'elle et c'est alors qu'elle se retournat...

...un morceau de pain à la main.

Emma était une jeune fille de tout juste 11 ans à l'allure enfantine. De longs cheveux blonds supplantés de deux couettes à rubans encadraient un visage rond mais plutôt blafard.
Le rat de Keith monta le long de son vieux tablier usé pour finalement prendre position sur l'épaule de l'enfant qui ne broncha pas.

Emma considéra un instant son frère du regard avant de lui adresser son plus beau sourire.
Te voila enfin grand frère....

La petite avait triste mine et faisait peine à voir. Cependant, à la vue de Keith son visage semblait rayonner d'un bonheur éphémère.
Elle s'adressa au rat sur son épaule, lui tendant son morceau de pain :

Tu en veux un peu ? Je viens de le piquer au vieux Houston...

Maokuu le dieu de la mort qui survolait l'endroit trouvait étrange le fait qu'une fillette ne possède une glace au XVIIe siecle car elle ne sera inventée et democratisée que bien plus tard
HRP: oui je suis un dieu je peu quand meme voir le futur de l'humanité autant que ma divinité me serve ^^ par contre evidement je ne peu pas voir l'avenir d'un shinigami car je sais pas encore que je serait transformé en humain...^^
Il decida donc de rester voir ce qui allait se passer

Keith décela sur le visage de sa soeur comme une esquisse de sourire...il savait pertinemment ce que celà cachait, mais la situation familiale étant, il savait bien que sa soeur, en dépit de son jeune âge, réussissait bien à masquer son désarroi derrière quelques petites illuminations sur sa jolie bouille de blondinette.

Keith n'étais à peine plus âgé que sa soeur, il avait 15 ans, il allait bientôt en avoir 16, mais la nécessité dans laquelle il se trouvait l'avait précocement fait vieillir et son degré de maturité était plus élevé que la moyenne des enfants de son âge. Il était respecté pour celà mais n'avait pas spécialement d'amis, son seul soutien était Emma et le lien de solidarité qu'ils avaient naturellement constitué entre eux n'avait rien à envier aux autres frateries.

Tout en s'amusant de la délectation avec laquelle le rat mâchouillait le pain de sa soeur, Keith s'excusa poliment de ne pas avoir été plus rapide par un imperceptible 'Gomenasai', puis commença, d'une traite, à raconter la dernière 'mésaventure' de leur père.

"Emma, Père a encore passé la nuit à jouer aux cartes avec ses 'amis' du club des Pieds Nickelés et a encore une fois finis complètement apathique, à la limite de la crise d'apoplexie...Heureusement un homme a appelé à temps un médecin et il l'ont envoyé se reposer à l'hôpital...Il a perdu tout son argent...Comment va t'on faire pour payer les frais du docteur ? Je veux bien aller encore travailler au marché mais les frais seront trop élevés, même si je travaille 70 heures dans la semaine."

Il fit une pause, regarda sa soeur qui semblait totalement transparente à ses propos, puis repris :
"Je commence à en avoir ras le bol de tout ça. Nous ne sommes tout de même pas nés pour vivre ça au quotidien ! Maman n'est jamais là en plus, je me demande pourquoi elle rentre souvent au petit matin...J'ai bien réfléchis, ma soeur, si je t'ai fait venir ici, c'est pour te parler d'un projet qui me tient à coeur : je veux partir d'ici. Et je veux que tu viennes avec moi, si tu restes ici tu souffrirais pour deux et je ne le veux pour rien au monde."

Le silence suivit sa dernière parole. Il attendait la réaction de sa soeur avec un calme que l'on aurait pu qualifier d'olympien.

(bien vu Mao !^^ J'ai modifié mon post en conséquence : la glace devient un bout de pain. Ah et le "onii-san" qui ne faisait pas très british a été remplacé par un "grand frère".)

Emma fixa son regard dans celui de son frère. Un regard bien trop "adulte" pour un adolescent de son âge...de ce point de vue là, la petite fille n'en menait pas large non plus.
Leurs parents...
L'enfant ne savait que trop bien leur façon de se comporter. Jamais elle n'avait jouit du privilège de posséder un père et une mère aimants. Keith formait sa seul et véritable famille, le seul envers qui elle se sentait proche.

Citation :: "Je commence à en avoir ras le bol de tout ça. Nous ne sommes tout de même pas nés pour vivre ça au quotidien ! Maman n'est jamais là en plus, je me demande pourquoi elle rentre souvent au petit matin...J'ai bien réfléchis, ma soeur, si je t'ai fait venir ici, c'est pour te parler d'un projet qui me tient à coeur : je veux partir d'ici. Et je veux que tu viennes avec moi, si tu restes ici tu souffrirais pour deux et je ne le veux pour rien au monde."

En entendant ces mots, le sang d'Emma ne fit qu'un tour.
P...partir ? Mais...où ?
Et...papa...maman...on ne leur dit rien ?

En son for intérieur, Emma savait bien qu'il serait complètement inutile d'en parler à leurs parents. En fait, l'idée de quitter la ville lui était déjà venu à l'esprit à mainte reprises. Elle n'avait cependant jamais osé en parler à son frère, de peur de se faire réprimander.
Le vent s'engouffra sous ses vêtement, la faisant frissonner. Mais en réalité, c'était l'idée de Keith qui la faisait frémir. Allaient-ils enfin quitter ce mode de vie déplorable ? Vivraient-ils heureux ne serait-ce qu'un temps ?

La voix tremblotante de sa soeur avait conforter Keith dans son opinion :
*au moins a t'elle 'peur' du départ en lui même, peur d'affronter cette nouvelle vie qui s'offre et nous, et non pas peur de s'opposer à nos parents* se dit il en son for intérieur.

D'un ton posé il repris :
"J'ai déjà tout prévu, grâce au boulot que j'ai effectué l'année dernière chez le forgeron Mettaur j'ai pu mettre de l'argent de côté, à l'insu de nos parents. Sous ma paillasse une latte peut être soulevé et à l'intérieur y résident quelques sous."

Ces quelques propos permirent apparemment de tirer quelque peu de sa torpeur sa jeune soeur.

"Une dernière chose, ma soeur. Normalement tu n'as rien à faire, je m'occupe de tout, mais si tu veux faire encore quelques petites choses de ton côté, tu disposes encore de cette après midi...J'ai prévu le départ pour ce soir. J'ai encore quelques petites choses à fignoler de mon côté, c'est pourquoi je vais devoir te laisser. Sois prudente..."

Il embrassa sa soeur sur la joue droite et se mis en route pour faire le chemin inverse.

Emma resta immobile, songeuse.
Keith avait décidément tout prévu !
Il semblait si sur de lui, si confiant...Mais tout irait-il aussi bien qu'il le laisser présumer ?
Jusqu'à aujourd'hui la vie ne leur avait pas fait de cadeau, serait-ce enfin l'issue de cette vie de malheur ?
Le rat se trémoussa sur son épaule.
Tu n'es pas encore parti ?
Elle prit son petit corps maigrelet entre ses mains et déposa l'animal au sol.
Aller, file le rejoindre.
Le rat de s'exécuter.
*Et veille bien sur lui* pensa t-elle.

Citation :: "Une dernière chose, ma soeur. Normalement tu n'as rien à faire, je m'occupe de tout, mais si tu veux faire encore quelques petites choses de ton côté, tu disposes encore de cette après midi...J'ai prévu le départ pour ce soir. J'ai encore quelques petites choses à fignoler de mon côté, c'est pourquoi je vais devoir te laisser. Sois prudente..."

Encore quelque chose à faire...
Emma n'avait guère en sa possession qu'un sac de toile qui ne la quittait jamais ainsi qu'une petite somme d'argent dérobée aux passant.
Ce "butin", elle décida de ne pas le prendre. C'eût été trop honteux de l'utiliser alors que son frère avait dument gagné le sien. S'il lui fallait de l'argent, c'est en travaillant qu'elle l'obtiendrait.

*En attendant il ne me reste plus grand chose...je vais voir si je ne peux pas revendre quelques affaires de maman, elle ne risque pas de s'en apercevoir...*

La petite fille prit donc le chemin de leur "domicile", machant lentement les restes de son morceau de pain.

HRP : [suite dans 'Les Rues de Paris' pour ma part.]
Pour Méli-Mello, suite dans 'Habitats'.

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