A l'ombre d'une fontaine.

C'était une journée printanière qui commençait aujourd'hui. Le temps semblait être clément, du moins la pluie ne tombait pas à tout rompre et le soleil n'était pas assez présent pour pouvoir aveugler les personnes de ses rayons perçants. En gros, le soleil était caché par quelques nuages pour apparaître quelques instants dévoiler sa lumière. Ainsi commençait la journée pour Natsuki.

Natsuki. Une fille tout à fait normale du haut de ses 17 ans, une peau très pâle d'une couleur presque fantomatique et des cheveux mi-longs d'un noir de jais. Sa jeunesse avait souvent été passée dans un lit d'hôpital, pour cause d'anémie dont elle souffrait à cette époque, d'où sa pâleur naturelle. Natsuki n'ayant jamais vraiment possédé d'ami à proprement parler s'en avait modelé un, nommé Mezurashii. Celui-ci est d'ailleurs toujours avec elle. Selon elle, il lui évite de la faire sombrer dans un puits sans fin où personne ne pourrait la sauver si cela lui arrive. Mais passons ces détails infimes.

La jeune fille était donc là, debout sur ses deux jambes à observer ce qui se passait devant ses yeux, dans la ville où elle était située. Des gens passaient et repassaient devant elle, certains parlaient au téléphone d'autres à leurs semblables. Certaines se contentaient de se dépêcher d'attraper leur train et d'autres faisaient du shopping en compagnie d'amis ou de membres de leur famille. Notre Natsuki se contentait de rester là à observer.

Natsuki commença enfin à marcher, les pans de sa robe nouée avec un ruban de satin flottant légèrement au rythme de ses pas qui se voulurent aériens, légers comme le son d'une feuille qui tombe au sol. Les rues de la ville restaient les mêmes, des boutiques dans un coin de rue qui laissaient place à quelques résidences pour recommencer avec des commerces, que ce soient de la restauration ou bien des magasins de vêtements. Soudain, alors que Natsuki semblait être seule ses lèvres se mirent à bouger.

" Mezura-sama, est-ce que ça te va qu'on aille au parc ensemble ? "

Stupéfaction générale des gens qui passèrent à côté d'elle. Avait-elle un kit main libre très discret ? Passait-elle à la télévision ? Parlait-elle à un enfant ? Rien de tout ça. La petite parlait avec Mezurashii, son ami imaginaire comme dit plus haut. Le fait qu'elle possède un ami imaginaire à un âge aussi avancé peut vous sembler très immature. Mais il n'en est rien. Non, elle n'arrive pas à développer de véritables relations. Toujours enfermée dans un monde coloré déstructuré avec des montagnes et des arbres qui ont une saveur pralinée très douce. Natsuki est une adepte de la "colorful attitude". Pour elle, rien n'est trop beau si cela possède des couleurs. Je n'arrive pas à bien me faire comprendre ? Tant pis, ce n'est pas très important de toute façon. Je crois.

Apparemment, la jeune fille avait reçu une réponse affirmative de la part de Mezurashii car elle se dirigea vers la fontaine qui était à proximité du parc. Un parc très modeste d'ailleurs. Tout juste des bancs par-ci par-là, de la végétation ainsi que quelques jeux pour les enfants qui purent jouer ici, accompagnés de leurs parents. En somme, un endroit normal. Mais près de cet endroit, un objet l'attirait comme un aimant. Un objet taillé dans de la pierre, arborant des courbes et autres motifs floraux magnifiquement bien sculptés. De cette œuvre d'art en sortait de l'eau claire qui tombait dans un large récipient qui comportait un rebord ou seule une personne était assise, au seul endroit d'ombre. Cet objet portait le nom de fontaine. Natsuki s'approcha de cette personne, un bentô à la main. En effet, l'unique raison pour laquelle elle était sortie dehors, c'était pour manger. Sinon, elle serait très bien restée chez elle, dans son jardin.

" Excusez-moi, cela vous dérange que nous nous asseyons ici ? "

Nous ? La personne ne devait pas comprendre. Mais comme elle considérait que Mezurashii était une personne à part entière, elle le nomma également. Avec sa robe florale très colorée et ses multiples accessoires, elle rayonnait presque sous les rayons du soleil.

Cela faisait déjà plusieurs heures que la femme était sortie de chez elle. Elle avait dû faire quelques achats, à la vue d'un sac de papier, maintenue par une petite cordelette qu'elle tenait. Elle s'était promenée un bon moment en ville. Songeuse, elle avait bousculé un homme dans la rue et avait prononcé des excuses inaudibles. Dans ce petit accident une des deux cordelettes du sac avait lâché et toutes ses emplettes s'étaient éparpillées autour d'elle de de l'inconnu. Il s'était excusé lui aussi et à deux ils avaient rapidement tout ramassé.Chacun des deux continua son chemin.

La femme marchait en direction d'un parc, des rires d'enfants commencèrent à l'atteindre. Elle stoppa son avancée vers cette source de bruit, peut-être désirait-elle un endroit calme pour lire ce livre que l'homme lui avait rendu plus tôt, ou alors ce parc avait-il une valeur sentimentale pour elle ?

Elle se remit en route, ses talons faisaient un bruit à chacun de ses pas, mais les exclamations provenant du parc ensevelissaient les claquements. Le soleil était couvert par des fins nuages, sa lumière était tamisée. Cette lumière atteignait les grilles, d'où s'echappait d'un bruit ressemblant à celui que l'on pourait entendre dans une cour de récréation, en formant des reflets qui pouvaient éblouir sous certains angles.

La femme qui se dirigeait d'un pas de moins en moins serein vers le parc se nommait Orodreth. Elle arriva à l'entrée du parc, s'arrêtant à nouveau elle fixa, du regard, la fontaine qui se trouvait vers sa droite. Après une minute passée à observer cette fontaine, qui reflétait parfois les rayons du soleil qui arrivaient à filtrer des nuages et à atteindre l'eau claire qui y coulait, Orodreth avança vers l'eau.

Cette fontaine qu'elle observait d'un regard vitreux, flou, semblait sculptée d'un seul bloc, les roses et les autres fleurs qui y vivraient à jamais étaient perpétuellement humides et arrosées par ce liquide qui les parcouraient.
Le rebord, lui aussi, recevait les gouttes d'eau qui se formaient lors du contact entre l'eau du fond et celle qui tombait depuis le haut de la fontaine. Orodreth ne s'en souciât pas et s'assit sur ce rebord, lorsqu'elle s'y était assise le soleil l'éclairait entièrement.

Elle observait ce qui se passait autour d'elle sans réellement y prêter attention. Son sac entre les pieds, les genoux se touchant, les coudes sur les genoux et le menton dans les mains elle commençait presque à s'endormir, une bonne heure avait dû s'écouler, elle était recouverte par l'ombre de la fontaine a laquelle elle tournait le dos. Elle sentit une présence devant elle, levant le regard elle découvrit une belle jeune femme elle sembla lui adresser la parole.

" Excusez-moi, cela vous dérange que nous nous asseyons ici ? "

Orodreth mit quelques secondes à comprendre la question.

"Eh bien, je ne pense pas, le parc est à tout le monde je vous en prie."

Elle n'osa pas engager la conversation, mais elle continua à ressasser la question de la jeune femme.

*Pourquoi a-t-elle utilisé le "nous" ?*

Comme toutes les semaines, plus précisément les jours où le temps n'était pas trop violent pour lui, Silvano alla à la fontaine pour s'y reposer de ses journées de travail au casino. En arrivant près de la fontaine, il regarda autour de lui. Il n'y avait pas grand monde, juste deux trois personnes éparpiller, des enfants avec leur parents et d'autres, plus sportif, ne faisait que passer en courant. Silvano fini par s'assoir au bord de la fontaine avant d'envoyer une pièce, dont les deux faces son des piques. Un sorte de signature pour lui. Comme toujours des enfants vinrent le voir pour ses tours de magie, faire disparaitre une pièce et retrouver la carte choisi étaient les tours les plus demandé.

Après quelques minutes les enfants partirent, et il se retrouva à nouveau seul. Il posa ses coudes sur ses cuisses, prit une autre pièces et la fit tourner entre ses doigts. Ses pensées concernaient toute une de ses erreurs. La plus perturbante était celle de ne pas avoir aidé une amie dans le besoin avant qu'elle commette l'irréparable. Cette pièce, cette seul pièce, était taché du sang de cette fille, Silvano le lui avait donné peu de temps avant sa mort. Cependant, son visage était pensif mais il ne montrait pas son regret, le fait qu'il soit un grand joueur de carte fait que sont visage ne montre plus ses sentiments et le blanc sur son visage accentuait ce fait.

[Waw ! Je vais essayer de ne pas paraître trop idiote XD 1ere apparition sur un Rp pour moi ici. En plus c'est un Rp tout vieux je risque pas d'avoir de réponse. ]

Elle était enfin sortie de son château. Elle avait enfin daigné montrer son charmant visage au soleil, au parc. Ses pas la menaient naturellement, et il lui semblait étrange de marcher dehors. Dehors. Cela avait toujours été un interdit pour elle. Même ses études, elle les avaient faites chez elle. D'ailleurs elle n'avait pas besoin d'étudier, ni de travailler,ni de gagner de l'argent. Son visage, bien qu'aux traits très fins, avait des allures irréelles, avec cette expression froide, qui n'appartenait qu'à la plus haute classe sociale. Elle aurait pu avoir un sourire de facade, pour convaincre ses grands parents de lui céder leur loft et non pas ce ridicule château. Mais c'était impossible. Pas après avoir vécu enfermée pendant des années !
Enfin, une bourrasque d'air frais se fit sentir. Mais ce fut la seule. La chaleur écrasante revint aussitôt. La jeune femme tâcha de se concentrer sur ses pas, mais quelque chose attira son attention.
C'était une fontaine.
Elle s'assit sur le banc le plus proche. Il y avait deux personnes qui parlaient devant elle, dont une à la tenue très colorée, et un garçon derrière, dont elle ne daigna pas regarder ce qu'il faisait.