Shinigami's Note
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 |Philosophie] Autrui

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Bibi
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Bibi


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MessageSujet: |Philosophie] Autrui   |Philosophie] Autrui Icon_minitimeDim 31 Jan - 21:57

Bon pour inaugurer la section, voici la première partie d'un de mes cours de philol de terminale, qui est très compréhensible et qui en intéressera sûrement plus d'un. Je vous emmerde et je corrige pas mes fautes. Je sais écrire, mais c'est de la prise de note en live donc il arrive que je fasse des fautes. Bref, enjoy, et si vous aimez je mettrai la suite.


Autrui


Introduction : La solitude et l’altruisme

La découverte du sujet pensant, du « cogito » est en même temps la découverte d’une solitude radicale car réfléchir sur soi-même c’est se retirer du monde environnant occupé par les autres.
Dans « le discours de la méthode » Descartes explique que sa méditation se passe dans l’isolement complet. C’est une solitude physique, qui reprend la tradition des ermites. (les ermites sur les colonnes)
Le « cogito » amène une solitude aussi « ontologique», le « cogito » ne tient pas compte des autres. Au fond Descartes dit qu’il n’est pas certain que les autres aient la faculté de se concevoir en tant que sujet pensant. Il veut dire par là que le sujet n’a pas besoin des autres pour se construire.
Le solipsisme c’est l’idée selon laquelle la seule chose dont je suis certain c’est ma propre existence, le reste pouvant très bien n’être qu’un rêve éveillé. On est seulement certains d’exister, c’est la solitude poussée à son paroxysme.
Si « je pense donc je suis », on a pas besoin des autres pour penser, et donc pour être. La subjectivité exclue les autres. D’un autre côté, l’existence d’autrui est une évidence pour chacun de nous car on vit au milieu des autres depuis toujours et c’est seulement une sorte d’abstraction que de penser qu’on puisse vivre seul avec ses pensées.
L’existence d’autrui est à la fois incompréhensible et évidente.
Quelle peut-être la place d’autrui face au sujet ?

Quels sont les aspects de la solitude ?
C’est une solitude existentielle, mon âme m’appartient, et j’y suis enfermé. La découverte de l’intimité, de l’intériorité, crée une sorte de prison. Il y a peut-être là une différence à faire entre solitude et isolement. La solitude est subjective, elle vient de l’intérieur tandis que l’isolement a des causes extérieures. La solitude est une attitude sociale. L’isolement peut-être vécue comme une forme de solitude choisie, car on peut choisir de s’isoler.
Cette solitude se manifeste sur plusieurs niveaux.
Dans la souffrance, on peut réconforter nos amis, mais on est enfermé dans notre propre souffrance, les autres ne peuvent pas souffrir à notre place. On ne sait pas ce que les autres ressentent, à quel point ils souffrent, et donc ils sont seuls dans leur souffrance, et nous aussi.
Dans le plaisir aussi, de la même manière. Au fond, dans le plaisir, chacun cherche son propre plaisir, même si on peut le partager. On peut jouir ensemble, mais jouit-on de la même façon ?
Autrui est souvent l’instrument de mon plaisir.
C’est que montre Sade, jusqu’à l’extrême.
On mourra seul. Même si on est entouré.
« Enfermés dans la souffrance, isolés dans le plaisir, solitaires devant la mort, l’homme est condamné à ne jamais satisfaire un désir de communication auquel il ne saurait renoncer » Gaston Berger
On est enfermés dans ces expériences mais à part ces expériences c’est ce qu’on veut communiquer.

Si on veut sortir de la solitude, il nous reste l’altruisme. Mais peut-on faire passer l’autre avant soi ? Est-ce que c’est possible d’effacer la dimension du « moi », de la subjectivité, pour aimer par exemple ?
Soit une solitude poussée à l’extrême, soit une dilution du sujet dans une sorte d’amour ou le « moi » s’abandonne à lui-même.

I Le conflit

1)la distance qui nous sépare de l’autre

Autrui est à distance de moi-même.
Beaucoup de nos citations sont de Sartre, de « l’Etre et le néant »
« L’âme d’autrui est séparée de la mienne de toute la distance qui sépare mon âme de mon corps, puis mon corps du corps d’autrui, enfin le corps d’autrui de son âme »
Mon âme de mon corps : Autrui c’est celui qui ne voit au début que mon corps, c’est celui qui me fait être corps, car on expose notre corps. On ne le maîtrise pas forcément, or c’est sous cet aspect que l’autre m’appréhende, c’est une facticité (le fait que ça soit un fait, blonde, brune)que j’ai à être.
Mon corps n’est pas un objet, mais pour autrui notre corps est un objet.
On touche aussi donc le rapport de notre corps à celui d’autrui. Notre corps et celui d’autrui circonscrivent deux univers totalement différents. On doit passer pour communiquer par des signes du corps qui ne reflètent pas forcément notre âme. On a tendance à vouloir effacer cette distance entre les corps pour manifester notre désir ou susciter celui de l’autre

« Le désir s’exprime par la caresse comme la pensée par le langage » Sartre

La caresse est une manière de dire à l’autre qu’on veut provoquer son désir, et donc on passe par son corps pour l’inciter à nous dévoiler autre chose, en plus. La caresse est dualité, il faut bien passer par la chair pour communiquer et obtenir des choses plus profondes.
La caresse est suggestion du désir, elle n’est pas seulement installation du désir.

La distance du corps d’autrui à son âme, c’est pareil pour nous, car on voit dans autrui son corps et la facticité de son corps. Comment franchir cette distance ?

2)L’épreuve du regard

Feuille Sartre avec 2 textes, texte du bas

« L’enfer, c’est les autres » = d’un personnage de Sartre, donc pas de Sartre lui-même.

D’emblée, Sartre écarte une lecture purement psychologique. Le conflit n’est pas de nature psychologique. Quels que soient les rapports qu’on a avec les autres, ça ne change rien. L’existence même d’autrui modifie ma propre existence et lui donne un certain sens. Le problème n’est pas qui est autrui, mais son existence même.
« Autrui est ma chute originelle » = allusion à la Bible.

« Autrui est le médiateur indispensable entre moi et moi-même » Sartre
autrui m’aide à me constituer comme sujet et en même temps est une menace permanente.
On peut réfléchir sur nous même en faisant abstraction d’autrui, c’est un peu ce que fait Descartes. Au fond, l’effort réflectif reste unitaire, même dans la mauvaise foi, j’ai conscience d’être de mauvaise foi, il y a au fond une saisi intuitive de soi que j’ai. Donc tout seul on arrive pas vraiment à prendre conscience de soi-même. Par contre, je sais que j’ai une « nature », un dehors, une apparence physique.
Au début on est pas capable de se reconnaître dans un miroir, il ne reconnaît pas sa nature, et selon Sartre cela se fait par l’intermédiaire d’autrui. On voit ce que voit l’autre. L’épreuve du regard est un décentrement qui engendre une découverte de soi-même.
Quand j’ai honte, on crée un autrui, « et si quelqu’un m’avait vu faire ça… ? ». La honte n’a pas besoin de la présence effective de l’autre mais de sa présence implicite. Ce que Sartre va montrer on suppose toujours l’existence d’autrui quand on veut prendre conscience de soi.

Epreuve du regard :
Si je colle mon oreille contre une porte ou que je regarde par le trou d’une serrure : je suis seul dans le couloir, je « suis ses actes », je ne les pose pas comme étant les miens, je suis tout entier orienté vers ce que je fais. Je suis sujet libre au milieu d’un monde d’objets. L’ensemble n’est qu’un spectacle sous le regard du sujet. Ce qui nous pousse à faire ça, je le suis, je ne le connais pas, je ne suis pas libre car je suis embrigadé dans ses sentiments mais je suis libre car je me projette vers ce que je veux faire et parce que je suis moi-même tout entier, tout entier dans ma curiosité etc. Ma liberté se définit comme une transcendance active. Se transcender c’est se projeter vers ce qu’on est pas encore ou le possible.

>Quelqu’un arrive dans le couloir, on vient, on me regarde.
Je passe du statut du sujet au statut d’objet sous le regard de l’autre. Je sens qu’on me regarde, je reconnais que je suis l’objet que l’autre voit dans ce couloir. Le sentiment qui me poussait à faire ce que je fais s’objectif, j’en prends conscience, c’est l’objectivation sous le regard d’autrui.
Autrui fige mes possibilités. Notre but n’était pas clair, et autrui va nous immobiliser en déterminant ce qui nous pousse à faire ça. On se solidifie.
A cause d’autrui je deviens objet qui me regarde et qui me juge. C’est grâce à lui que je comprend la valeur de ce que je fais. Mes actes deviennent personnels que si ils impliquent autrui. Mes actes deviennent objectif quand j’en parle à autrui, j’existe grâce aux autres. Lorsqu’il me voit, c’est autrui qui devient sujet et moi objet, mais je ne perds pas ma liberté, car je peux toujours réagir. Mais ma liberté m’échappe, elle devient comme quelque chose qui peut être déterminé par le jugement etc d’autrui, ça je ne le maîtrise pas. Si l’on veut reprendre le contrôle, l’iniative, qu’en refaisant de l’autre un objet en me redonnant le rôle de sujet.
Autrui est donc ma transcendance transcendée, car ma liberté est reprise et réinterprété à l’intérieure d’une autre transcendance.
Transcendance = moi et transcendée = autrui

Etre sous le regard de l’autre c’est être exposé à des choses qui me dépassent.
« transcendance transcendée » ne veut pas dire que ma liberté m’est retiré.
Lorsqu’on meut seulement, on devient totalement à la merci des autres, ils n’existent que par le jugement des autres…
Tant que je peux réagir au regard des autres il me reste un peu de liberté.

« La mort transforme la vie en destin » Malraux

ma liberté ne m’appartient plus car l’autre dépasse mes possibles pour leur donner un sens.
Si quelqu’un écrit sur vous et bien c’est la transcendance transcendée.
La photo c’est autrui qui fige mes possibles.

Au fond, exister face à l’autre c’est courir de voir l’autre prendre notre liberté. C’est peut-être aussi me prouver ma liberté. Car autrui met en danger ma liberté tout en la créant. Tu dois prendre des risques, se mettre sous le regard des autres. Une liberté qui existe toute seule n’est pas une vraie liberté. On a besoin des autres malgré tout. Et si on arrive à garder notre liberté malgré les autres, elle n’en est que plus belle.

3) L’être pour autrui et l’être pour soi

« Le garçon de café » Sartre (****)

Est-ce que ma liberté ne se joue pas dans cet être que je suis face à autrui ?
Quand je joue à être ce que je ne suis pas, je ne suis pas moi-même, mais au fond est-ce que tu peux être autre chose que ce que tu essayes d’être ?

l. 1 à 15 : Description du garçon de café
la description montre que son être garçon de café se comporte d’une façon mécanique, il tente de s’identifier à une sorte de chose. Ce n’est donc plus qu’une sorte d’automate, de funambule. Le garçon de café tente de nier la multiplicité des aspects de sa personne. L’être pour autrui, l’être garçon de café, est donc réducteur, caricatural. Seulement le garçon de café en fait trop.

l.19 : Sartre généralise en prenant l’épicier etc… Dans cette généralisation on voit apparaître la nation d’obéissance, de servitude, d’aliénation (=devenir étranger à soi // être dépossédé de quelque chose qui nous appartient). Il n’y a plus de liberté, de volonté. Le rôle social qui est régi par des codes nous empêche d’avoir accès à une liberté plus grande. Le garçon de café sait qu’il joue au garçon de café, car c’est le rôle qu’il doit adopter.

Il y a notre être pour autrui, qui a une certaine épaisseur et qui est divisé en plusieurs parties. Il y a aussi l’être pour soi, car nous avons conscience de ne pas être uniquement élève, etc etc… Les rôles que nous jouons dans l’être pour autrui sont des « êtres en soi » qui n’ont pas plus de valeurs qu’un objet. Ils se « solidifient », ils ne voient plus la différence entre leur être pour soi et l’être pour autrui.
On est jamais ce qu’on tend à être, il y a un « trou » entre l’être pour autrui et l’être pour soi, c’est la liberté.
La nécessité que l’on a ne pas être libre, à jouer des rôles, nous permet de découvrir notre liberté.

« L’homme est un être qui n’est ce qu’il n’est pas et qui n’est pas ce qu’il est. » Sartre
L’homme est un être qui est ce qu’il n’est pas = joue à être élève / fils parfait / garçon de café
Mais il n’est pas ce qu’il est = car il n’est pas seulement élève, fils etc

Et la liberté c’est ça, car on est toujours à une certaine distance de notre rôle.

Un hypocrite est certainement quelqu’un qui a agrandi l’espace entre son être pour autrui et son être pour soi.
Celui qui joue la carte de la sincérité, réduit sa liberté, et c’est peut-être pour ça qu’on veut que les autres soient sincères.

Le « moi » unique et indéfinissable n’existe pas, à part dans la mort, car les étiquettes qu’on nous colle ne bougeront plus.

Sartre ne veut pas dire qu’on joue un rôle mais que c’est dans le fait de jouer un rôle que réside la liberté.

Les autres mettent en péril notre liberté, mais ils nous prouvent notre liberté car ils nous permettent de prendre plusieurs rôles qui éprouvent notre liberté.
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